Horae Pictavenses : origines et provenances des manuscrits poitevins étudiés dans le texte et l'image
Un projet Biblissima porté par la Médiathèque François-Mitterrand du Grand Poitiers en partenariat avec Institut de recherche et d'histoire des textes (CNRS), la société Teklia et Espace Mendes France, Centre de culture scientifique, technique et industrielle.
Projet bénéficiant du soutien de l’equipex Biblissima.
Ms 1097 Heures à l'usage de Poitiers, fin XVe s. - f. 25.
Présentation
Le projet Horae Pictavenses associe Humanités et Sciences de l'Ingénieur du public et du privé pour créer de nouveaux logiciels open source et exploiter les images numérisées des livres d'heures et manuscrits liturgiques du Moyen Âge, identifier les textes transmis et mieux comprendre la diffusion et la circulation des textes dévotionnels, en l'occurrence dans la région poitevine.
Les livres d'heures sont en effet le plus grand « bestseller » de tout le Moyen Âge (plus de 5000 témoins manuscrits conservés). Ce phénomène culturel et industriel capital manifeste les profonds changements du monde religieux du bas Moyen Âge, l'éveil de l'individu et l'intériorisation de la foi. Pourtant, contrairement à leur décor, leurs textes et leur circulation sont très mal connus ! L'identification des origines repose à l'heure actuelle sur les enluminures et sur quelques points repères textuels, alors qu'ils sont très longs (calendrier, plusieurs offices ou « heures », nombreux textes dits « accessoires »). Pis, malgré ces points-repères permettant d'ien identifier l'origine, nombreux sont les livres d'heures pauvrement catalogués. Horae Pictavenses propose d'accéder au plein texte des manuscrits, d'en étudier la composition à une granularité fine et de découvrir de nouveaux textes, d'étudier les origines et provenances des manuscrits, pour connaître la circulation des lectures dévotes du Moyen Âge et identifier un corpus à l'échelle d'une région conçue comme une bibliothèque régionale.
Un manuscrit célèbre, tel que les Heures du maître Jacques de Luxembourg au J. Paul Getty Museum (Ms. Ludwig IX 11), qui est précisément à l'usage de Poitiers, mais a été peint dans les Flandres, illustre la difficulté de définir une « bibliothèque de la dévotion poitevine ». Des sondages préliminaires montrent que plusieurs voies de production différentes coexistent avec la création d'une « bibliothèque » hybride, tant dans les lieux de production (dans les Flandres ou en Poitou) que dans les usages liturgiques (Poitiers, mais aussi Rome avec psaumes adaptés pour Poitiers), avec, également, des livres d'heures attestés anciennement dans la région, mais d'autres origines.
Afin de comprendre comment la région elle-même peut être conçue comme une bibliothèque de textes variés, Horae Pictavenses propose :
- de rendre interopérables les images déjà numérisées des livres d'heures conservés à Poitiers et à l'usage de Poitiers grâce à l'implémentation d'identifiants pérennes et du protocole IIIF,
- d'améliorer les techniques de traitement automatique de documents pour produire des transcriptions complètes au format XML-TEI,
- d'analyser et identifier les textes et les provenances pour établir des descriptions scientifiques détaillées,
- d'étudier l'origine des manuscrits et la circulation des manuscrits et textes de dévotion au Moyen Âge.